Brigitte Piret est Belge. Une formation classique (le conservatoire de Namur), une pratique instrumentale variée (guitare, piano, djembé, percussions), vous l’aurez compris cette artiste à plus d’une corde a son arc et revendique pleinement le fait d’être à la fois chanteuse, auteur-compositeur et comédienne. Toutes ces facettes donnent à sa musique un univers bien propre à elle et varié. Cette saltimbanque des mots à également une riche expérience de la scène au travers de divers spectacle qui l’on amenée du festival d’Avignon au printemps de Bourges en passant par la rue et par les Wallonies d’Andenne et ce depuis plus de vingt ans.
La poésie, extrait de la dernière démo.
Brigitte Piret en dix questions :
1) Brigitte, vous fréquentez les planches depuis 1985, en 22 ans quelles sont les étapes les plus importantes dans votre parcours?
Le prix de la chanson française, c’est toujours chouette d’avoir un prix. Le Festival de Bourges chouette, souvenir partir de Belgique seule avec sa guitare la grande scène prévue pour les groupes . Je monte seule sur cette grande scène et on me fait un article et le public était génial. La rue pour les contacts humains et les invitations des gens après à partager un verre de rouge pour discuter avec eux quand il me demande si c’est mes textes et qu’il me parlent de Brassens, etc..avec nostalgie. Les vieux cafés théâtres de Bruxelles pour leur convivialité et une Jam avec Stive Houben et Guy Cabay à Neufchâteau je les ai rencontrés alors que je donnais un stage de musique pour les enfants et eux donnaient un stage de Jazz c’était super d’utiliser sa voix aussi comme un instrument et improviser j’adore ça et avec des pros c’était un régal.
2) Chanteuse, Auteur-Compositeur, Comédienne, n’y a-t-il pas un risque de se perdre ou alors est-ce que le titre de « saltimbanque de mots » joue le rôle de dénominateur commun?
En fait quand je chante je joue aussi des personnages et dans les vieux films les comédiennes étaient aussi chanteuse et danseuse pour moi sa fait un tout. C’est la présence sur scène d’un personnage.
3) En lisant votre curriculum, on constate que vous avez connu la rue, les cafés concerts, des scènes de festivals… Avez-vous un lieu de prédilection pour vous produire?
J’aime la rue pour la diversité: du public du Bourgeois à celui qui n’a pas les moyens de se payer une place de concert au baroudeur paumé qui aime se raccrocher à un mot qui le rend tendre et l’émeu, mais un peu fatiguée de promener ma guitare aussi lourde que moi (je pèse que 45 kg),j’ai commencé à composer aussi au piano, concertina, jembe et j’aime avant tout la scène. Disons que j’ai fait beaucoup de rues à défaut de salles ou théâtres qui m’ouvriraient leurs portes. Une longue carrière a déjà commencé depuis longtemps, mais qui n’arrive pas à prendre son élan à cause des labels qui ne prennent pas de risque de toute façon moi je préfère la scène depuis toujours: le mot OLYMPIA fait raisonner des grands noms .
4) Dans le titre de votre dernière démo (un de si de la), j’aurais tendance à vouloir entendre « indécis ». L’indécision est elle compatible avec la composition et l’écriture?
Non y a rien avoir avec indécis « Un de si de la » c’est le titre d’une chanson sur la solitude et la vieillesse ,je comprends pas bien la question. J’aime écrire des sentiments,des émotions .Si il doit y avoir indécision, oui peut être peur de la réussite, car elle peut brûler un artiste et le rendre moins humain.
5) Faut-il hurler pour exister?
Oui crier sa révolte dans les mots ça m’arrive aussi quand je chante plus rock aussi parfois. Je chante pour cela pour m’aider à subsister dans ce monde de pouvoir et d’argent, mais on peut aussi le murmurer,c’est pour cela que les mots chantent et disent. Mais moi j’aime dire des vérités.
6) Envisagez-vous l’écriture comme une sorte de thérapie ou alors un plaisir personnel?
Pour mon plaisir,de jouer avec des mots,les faire voltiger entre eux, pour le plaisir de sentir ce qui est doux et bon autour de nous et de le transcrire.
7) « La poésie » est un titre qui m’a particulièrement touché sur l’album. Pensez- vous que la chanson permet de réintroduire la poésie dans des endroits qui ne l’accueillent plus depuis longtemps?
Oui parfaitement « la poésie » est la vie, ce qui la rend belle. La chanson poétique réveille les émotions, les sentiments. Tout ce qu’on fait taire aujourd’hui; enfin le pouvoir ; mais c’est là la culture,elle est dans la poésie et de nos jours elle subsiste dans la rue… Les Graffitis sont aussi de la poésie.
8) Vous m’avez parlé de l’admiration que vous avez envers Jacques Higelin… En tant qu’auteur-interprète, quelles sont vos références artistiques?
J’aime Higelin pour ses textes, le personnage et sa personnalité authentique. J’aime Brel, Barbara, Brassens, Piaf, Juliette Gréco, Gainsbourg, Regiani, Montand, JJ Cale, Mélanie, Bowie, Ray Charles, Kath Bush, Bilie Holliday. Dans les news qui ont signé avec des labels je n’en aime pas vraiment sauf Benjamin Biolay à fait un super texte à Juliette Gréco et coté Rock, Bjork pour son originalité.
9) En France la situation pour les intermittents du spectacle, malgré leur mobilisation, est très critique, qu’en est- il en Belgique? Est- il aisé pour un auteur de vivre de sa musique et de ses textes?
En Belgique c’est pire: pas vraiment de statut d’artiste. Je me suis mis à un syndicat d’artiste cette année, mais ils prennent déjà la moitié du cachet; avec l’essence, les répétitions et tout, vaut presque mieux chanter dans la rue surtout si c’est pour avoir un mauvais son ou des mauvaises conditions donc je n’ai fait qu’un concert cette année. De plus, les centres Culturels ont des subsides pour engager des artistes Français, mais pas Belges.C’est very compliqué il y a un catalogue tournée art et vie, mais faut tourner avec le même spectacle pendant un an puis on est reconnu, mais on ne peut pas signer alors avec un label français etc..
10) Que peut-on vous souhaiter pour les 25 ans à venir?
D’enfin pouvoir avoir un CD qui tournerait sur les ondes, la TV pourquoi pas, mais pas trop envie des boîtes à images qui dépersonnalisent l’artiste ou le montrent de façon détourné, à lui faire dire des trucs… je préfère des archives, concerts ou autres qui montrent l’artiste tel qui’il est avec sa personnalité. Donc, signer avec un label ,beaucoup de scène et de succès et surtout L’Olympia qui pour moi est un lieu mythique où tous les grands sont passés: Piaf, Becaud etc… Et un autre souhait de pouvoir chanter avec un grand orchestre style Gleen Miller… Me souhaiter une grande et belle carrière…
Actuellement, Brigitte vient de terminer une démo 6 titres (un de si de la). Musicalement, sa voix, soutenue par un léger piano ou une guitare épurée, supporte des mots qui sonnent entre eux comme la pluie du mois d’août sur le sol desséché. Ce nouveau disque nous permet de la rapprocher de Lulu Borgia que ce soit pour l’univers qui est proche que pour la musique et les arrangements. Elle recherche un distributeur pour pouvoir diffuser ses créations, si vous voulez plus d’informations, n’hésitez pas à la contacter.
Source ; Nouvellescenes , des yeux et des oreilles sur la création francophone …